[Détail 1]
Elle séveilla, 45 secondes avant la radio, comme dhabitude. Elle repoussa les couvertures, et contempla le corps de son amant, bien quelle ne pût rien voir dautre que le contour de sa poitrine, à contre-jour sur la lumière grise filtrée par les rideaux. Elle laissa ses doigts jouer à laveugle, cherchant les reliefs émoussés de la cicatrice, sur le côté gauche, entre deux côtes, là où son épiderme était toujours sensible. Mais il ne se réveillerait que si elle appuyait trop fort. Elle avait déjà vu ces marques, sur dautres hommes. Elles étaient souvent plus discrètes, à peine une ligne blanche, comme limpression fugace dun ongle sur une peau tendue. Peut-être lavait-il souhaité ainsi, une empreinte bien visible pour garder un souvenir de son acte, et de ce quil avait désiré pour elle. Mais il ne lui parlait jamais de lopération. Cétait un lieu privé dont elle était exclue. Mais quil y avait-il à savoir ? Une petite partie de lui, un morceau inutile, jetable, avait été séparé de son corps pour être transféré ailleurs. Elle ne le posséderait jamais en entier, voilà tout.
Alors, sous lemprise dun rêve, il se retourna, et elle dût enlever sa